« C’est l’image d’une paire de ciseaux et d’une mèche de cheveux. Le coiffeur hésite encore…moi pas. On coupe.
Je passe d’une longueur aux épaules à court, très court, mes cheveux ne supportaient plus aucune teinture ni chimique, ni végétale. J’ai patienté un été, fait couper le plus court possible pour réduire la transition; la teinture végétale est irrémédiable.
C’est tout mon visage qui change, je me dé - couvre et je me découvre.
L’idée de prendre quelques années de plus avec une chevelure blanche associée à un manque de soin, à un laisser-aller, m’a taraudée. D’autant que je passe d’un extrême à l’autre, je suis brune, je l’étais.
Les femmes de ma famille ont tout fait pour dissimuler le moindre cheveu blanc, c’était une avancée pour elles pour déjouer les effets du temps et pour répondre à une image de la femme « moderne » que la société valide. Maman a du mal à comprendre mon choix.
Les temps changent et il est temps, de se choisir.
Cet épisode a un effet déclencheur pour moi au-delà de l’apparence, j’assume qui je suis, j’assume qui je choisis de devenir, en tout cas je suis en chemin. Je tâtonne, je me trompe et je vais faire des essais erreurs aussi. Le maquillage change, mes choix de vêtements aussi. Et je retourne chez le coiffeur avec plaisir.
Je me choisis »
Maria, 55 ans
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